Voici l'article de journal paru le 12 décembre 2009 au Berry Républicain, dans les pages de Saint-Amand Montrond, ma ville natale.
Marie-Joëlle Clain
Bonjour à toutes et à tous!
Vendredi, je suis allée à la mairie comme prévu. J'ai été accueillie par une dame charmante, qui était au courant de mon dossier. C'était une collègue de la dame que j'avais eu au téléphone la veille.
Nous avons rempli un acte d'enfant sans vie au brouillon, d'abord pour Alizée, puis pour Candice. Ils ont été imprimés sur brouillon, relus, imprimés, photocopiés, et signés. Maintenant, Alizée et Candice sont bien enregistrées à l'état civil.
Comme Alizée et Candice n'ont pas d'existence juridique, elles n'ont pas de nom de famille. Alors nous avons tenu à leur attribuer à chacune trois prénoms,( comme à Lauryne, ou Enora), les trois prénoms respectifs que nous leur avions choisi pendant ma grossesse.
Je savais déjà qu'elles ne pourraient pas porter de nom de famille, mais ce n'est pas grave: comme elles sont inscrites sur notre livret de famille, alors elles portent à mes yeux automatiquement le même nom que nous, même s'il n'apparait pas! Eh puis, notre identité (la mienne et celle de mon mari, leur papa) apparait sur leur acte respectif d'enfant sans vie.
Un nouveau livret de famille va être fait: puis quand tout sera à jour, (mariage, et nos quatre filles), alors la mairie nous convoquera de nouveau pour faire échange de livret de famille. Ce qui ne devrait prendre que quelques jours...
Je suis vraiment soulagée...
Bisous,
Marie-Joëlle Clain
Bonjour à toutes et à tous!
Aujourd'hui, j'ai une nouvelle très importante à vous communiquer!
A midi, j'avais une enveloppe dans ma boite aux lettres, et pas n'importe quelle enveloppe! Une enveloppe provenant du Tribunal de Grande Instance!
Mon coeur s'est emballé, j'avais hâte de décacheter l'enveloppe, mais en même temps, j'étais tellement effrayée par le contenu que pouvait renfermer ce courrier.
Je parcourus rapidement les quelques lignes, qui me révélaient l'accord du procureur de la République pour délivrer des actes d'enfant sans vie pour mes filles Alizée et Candice.
Cette après-midi même, la mairie nous contactait pour nous avertir également du même courrier qu'ils avaient reçu, tout en expliquant que malgré le décret du mois d'août qui autorisent les parents à inhumer leurs enfants décédés entre 16 et 20 SA, et à les enregistrer à l'état civil, la rétroactivité de ce décret n'est pas systématique: il faut tout de même faire appel au procureur, et cela relève du cas par cas.
Pour nos filles Alizée et Candice, cette fois, c'est "gagné"!!!
Quel soulagement pour moi et pour le papa!!! Nous avons rendez-vous demain après-midi à la mairie pour officialiser cette autorisation...
Merci à l'association L'enfant sans nom, qui nous a bien conseillés, et bien sûr, un grand merci également au Procureur de la République...
J'espère que les parents qui souhaiteraient obtenir cette autorisation y parviendront également...
Bisous à tout le monde,
Marie-Joëlle Clain
Bonsoir à toutes et à tous!
Nous sommes le 05 août 2008, et je n'ai toujours pas eu de réponse de la part du Procureur de la République.
Je savais que ce serait long, et surtout que ce n'est pas sûr que notre demande de faire enregistrer nos filles à l'état civil soit acceptée.
Il faut être patiente, mais cela fait déjà deux ans et demi qu'Alizée et Candice sont décédées, et donc deux ans et demi qu'elles devraient être inscrites sur notre livret de famille... mais malheureusement, ce serait trop simple de raisonner de cette manière...
J'attends avec impatience, et espère trouver prochainement une enveloppe qui contiendra une réponse favorable... Je reste positive...
A bientôt,
Marie-Joëlle Clain
Bonjour à toutes et à tous.
J'ai été contacté hier soir par l'association L'Enfant Sans Nom, et comme promis, elle m'a fait parvenir tout un dossier avec une lettre-type à envoyer au Procureur de la République, afin de donner une suite à ma requête: réussir à faire établir des actes de décès pour mes filles Alizée et Candice, mortes-nées avant 22 SA, à 20 SA et 3 jours exactement, afin de pouvoir faire inscrire mes enfants sur mon livret de famille, en 2ème et 3ème place.
La lettre est partie en recommandé avec accusé de réception ce matin-même!
J'espère qu'une suite favorable en découlera!!!
Si nous recevons l'autorisation par le procureur, alors Garance ne sera plus en 2ème place, sur le livret de famille, mais en 4ème place.
Quand je regarde mon livret de famille, pour le moment, je lis que Lauryne est notre 1er enfant, mais j'ai mal de lire que notre 2ème enfant est Garance!
Que faisons-nous de Alizée, ma 2ème fille, et de Candice, sa jumelle, et par conséquent ma 3ème fille???
Mon mari et moi gardons espoir...
Bisous,
Marie-Joëlle
Bonjour à tous!
Je suis allée à la mairie, au service d'état civil pour demander des actes de décès de mes filles.
Mais comme je le prévoyais, la personne n'a rien pu faire pour moi. Je dois passer par le tribunal.
J'ai donc contacté l'association L'enfant sans nom, afin qu'elle me conseille sur la lettre-type à envoyer au Procureur.
J'attends leur réponse avec impatience.
Mais la vie continue de l'autre côté: il ne faut pas se laisser trop déborder par les sentiments de peine et d'impuissance face à ces démarches tant chargées d'espoir, mais également d'embûches! Il faut savoir rester disponible pour Lauryne, Garance, Lise, ... et Sylvain.
Bisous,
Marie-Joëlle
Bonjour à toutes et à tous!
Aujourd'hui, le soleil de l'espoir a montré le bout de son nez... Je suis finalement en possession de mon certificat d'accouchement!
Après des erreurs, je détiens enfin ce document.
La première étape a été franchie! Mais ce n'était que le plus facile! Personne ne pouvait me refuser un certificat d'accouchement!
Je tiens vraiment à être accompagnée de mon mari pour passer à la deuxième étape: à savoir demander les actes de décès de nos petites filles...
Demain, nous sommes mercredi, inutile de dire que nous n'irons nulle part, même si exceptionnellement Lise ne sera pas chez nous, mais en visite chez son Papy...
Lauryne n'aura pas classe, et je ne veux absolument pas qu'elle soit présente lors de nos démarches!!! Elle serait de nouveau perturbée, on le comprend bien!
Elle parle déjà de ses petites soeurs du paradis suffisamment à mon goût, non pas que je ne veuille pas qu'elle en parle, au contraire, si elle en parle, c'est qu'elle en ressent le besoin, alors il faut l'écouter, mais j'ai tellement peur qu'elle souffre encore...
Malgré son jeune âge au moment du drame, Lauryne a toujours d'elle-même voulu discuter de ce qui s'est passé, nous pose encore parfois des questions, sans que ce soit non plus une obsession bien sûr, à plusieurs reprises demande leurs prénoms... et pourtant, nous n'en parlions plus devant elle depuis longtemps, nous ne l'avons jamais influencée à ne pas oublier, j'en suis certaine et rassurée...
La psy que j'avais rencontrée, avait bien précisé que Lauryne n'oublierait jamais! Et elle avait raison!
Vendredi, mon mari travaille du soir: alors, le matin, après que j'aurai conduit les "grandes à l'école", mon mari, Garance(Enora) et moi irons au service décès, avec mon certificat d'accouchement, l'arrêt n°128 et l'article 79-1 de la loi n°93-22 du Code civil... et notre livret de famille, si jamais l'étape 2 était franchie aussi... Mais je reste très réservée à ce sujet...
Gros bisous à tout le monde,
Marie-Joëlle
Bonjour!
J'avais promis de vous tenir au courant de la suite des événements, alors je vous écris.
Avant-hier encore, je désespérais: je n'avais pas encore trouvé mon certificat d'accouchement dans la boite aux lettres.
En partant pour l'école maternelle hier midi, je vérifiai de nouveau le contenu de ma boite aux lettres, et surprise, une enveloppe avec le logo de l'hôpital s'y trouvait!
Le coeur battant, je m'en saisis et la décachetai. Je lus rapidement le certificat, et à ce moment-là, mes espérances furent de nouveau réduites à néant: il fallait tout recommencer! La date de l'accouchement (disaient expulsion) était fausse et l'heure n'était pas indiquée!
Dès l'ouverture du service, je rappelai et expliquai à nouveau! La personne me promit de refaire le document et d'y indiquer l'heure...
Et voilà, il faut de nouveau être patiente...
A bientôt,
Marie-Joëlle Clain
Bonsoir à toutes et à tous!
Hier, en allant visiter un blog, j'ai découvert un nouveau site. Il s'intitule lenfantsansnom. J'ai mis également un lien permanent sur mon blog.
Je suis allée faire un tour, et ce site donne entre autres, des conseils sur les étapes que nous devons réaliser pour tenter de faire enregistrer nos bébés décédés avant 22 SA.
Bien sûr, nous essuierons sans doute un refus, et alors il faudra écrire au Procureur. L'association nous aidera en rédigeant une lettre-type.
Pour mes filles décédées à 20 SA+4 j, leur Papa et moi allons tout tenter.
Ce matin, j'ai appelé l'hôpital dans lequel j'ai accouché de mes petites Alizée et Candice.
Je devais leur demander un certificat d'accouchement. Ma démarche les a étonnés, mais ils ont finalement promis de m'envoyer le document...
J'ai de nouveau espoir, même si le chemin doit être semé d'embûches... et si notre cause reste perdue, au moins nous aurons essayé...
Même si le délai légal des 22SA n'était pas atteint, Alizée et Candice ont eu une existence!!! Elles étaient des bébés, elles étaient mes petites filles chéries, les petites soeurs tant attendues de Lauryne, même si la loi ne les reconnait pas comme telles!!!
J'attends ce certificat avec impatience... et vous tiendrai au courant de la suite des événements...
Bisous,
Marie-Joëlle
Bonjour,
Pour mon premier article publié dans la communauté fausses-couches, je vais vous raconter mon histoire.
C'était en 2006: j'avais déjà une fille, Lauryne. Nous attendions deux petites soeurs, des jumelles monozygotes, plus communément appelées vraies jumelles.
Au début de ma grossesse, vers 15 semaines d'aménorrhées, le docteur pensait que les petites rencontraient des problèmes de santé. Finalement, il s'était avéré que non.
Mais quand je vins à l'échographie des vingt semaines et demie ( dans ce genre de grossesse, nous passons des écho tous les 15 jours si tout va bien, et toutes les semaines si soucis), c'était fini. Mes petites filles étaient décédées in utero.
Je rentrai à l'hôpital et on me provoqua l'accouchement de mes petites Alizée et Candice.
Elles n'ont pas pu être enregistrées à l'état civil, étant trop jeunes d'une semaine et demi seulement. Pour la loi, elles n'étaient pas des bébés mortes-nées mais des foetus non viables!!!
Mes petites filles avaient été tuées par le STT, le syndrome transfuseur-transfusé.
La perte de mes bébés m'avait anéantie.
Pour m'en sortir, et pour trouver un moyen de faire reconnaître à un maximum de personnes, que ces petits bouts avaient eu une existence, si courte ait-elle pu être, je me suis mise à écrire leur histoire.
C'est alors que mon témoignage, Alizée et Candice, mes Bébés du Paradis, a été publié chez Paulo-Ramand Editions en février 2007.
Si vous venez sur mon blog, vous pourrez voir le livre, j'ai mis un lien, et découvrir plus de détails.
Aujourd'hui, je suis maman d'une autre petite fille, que j'appelle Garance. Alizée et Candice sont toujours dans mon coeur et le resterons toujours...
Gros bisous,
Marie-Joëlle Clain
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